Les archives de Cheverny

Subodorant l’existence de trésors pour mes recherches sur l’histoire de nos communes, j’ai demandé à mon amie la souris, qui connaît bien les lieux, de me faire visiter le grenier de la mairie de Cheverny. 


Je ne fus pas déçue et j’ai maintenant plein de nouvelles histoires à vous raconter, insolites parfois, pour nous qui vivons maintenant dans le troisième millénaire, mais historiques surtout et pleines de renseignements sur la vie des habitants de nos villages depuis la période post-révolutionnaire jusqu’à la première moitié du 20ème siècle. Je vous propose donc, aujourd’hui, de remonter le temps et de nous transporter 200 ans en arrière.


Vendanges en Sologne
Au début du 19ème siècle, les dates des vendanges sont fixées par le conseil municipal. C’est ainsi que par délibération en date du 10 octobre 1813, l’ouverture des vendanges est fixée « au 11 courant pour les petits particuliers et au 14 suivant pour les autres propriétaires de vignes ». Par délibération du 24 octobre 1813 le « grappillage » est autorisé en ces termes : « Après avoir consulté les principaux propriétaires de cette commune et nous étant assuré que les vendanges étaient terminées, avons arrêté que le droit de grappiller est accordé pour le 25 octobre ». 


Autre domaine : celui des finances communales (vaste sujet) et la rémunération du garde champêtre. Si l’institution remonte au Moyen-Âge, le garde-champêtre est rendu obligatoire dans chaque commune par la loi du 20 messidor an III (8 juillet 1795). Son rôle principal est de veiller à l’intégrité des propriétés rurales et des récoltes. Il représente la Loi qu’il faut à la fois transmettre et faire respecter. La loi pour le cas ou les communes n’ont pas de revenus suffisants pour certaines dépenses néanmoins obligatoires ou nécessaires, les autorise à lever un impôt extraordinaire. C’est ainsi que par délibérations des 13 et 19 février 1817, le conseil municipal de Cheverny, fixe à 250 francs la rémunération de son garde champêtre et, constatant que la commune ne dispose pas de fonds suffisants, demande au préfet d’approuver la levée d’un impôt extraordinaire sous forme de centimes additionnels à l’impôt foncier, contribution supplémentaire à laquelle seules les propriétés non closes sont soumises (en 1832, dans le cadre d’une réforme de la fiscalité foncière, toutes les propriétés y seront soumises). 

Pour terminer cet épisode, revenons à l’Histoire de France (avec un grand H) : le 6 avril 1814, le Sénat (seul corps législatif encore existant), qui a voté la déchéance de Napoléon 1er le 4, adopte une nouvelle Constitution et proclame Louis XVIII « Roi des Français ». Par délibération du 9 avril 1814, le conseil municipal de Cheverny vote son adhésion aux actes du gouvernement provisoire du Sénat ; le texte de la délibération précise : «L’adresse d’adhésion sera adressée sur le champ à monsieur le préfet du département pour la transmettre au gouvernement provisoire ».

À suivre...
Le Héron - La Grenouille n° 18 - Janvier 2013

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